Pourquoi continuer à utiliser du papier?

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Nous vivons dans une société de plus en plus digitale. Du trading à l’agriculture, tous les métiers ont leur lot de numérique, de robotisation. De plus, le papier, c’est en quelques sortes des arbres morts. Ce n’est pas écologique. Mais alors pourquoi continuer à utiliser du papier?

Le stockage d’informations sur papier

Bien qu’omniprésent dans nos vies, le stockage de données numérique est une invention humaine récente. Elle date en effet de l’avènement de l’informatique grand public dans les années 1980. Au regard de l’humanité, cette technologie est donc toute nouvelle. Au contraire, les premières graphies font leur apparition environ 30’000 ans avant Jésus-Christ. La plus vieille œuvre littéraire recensée date de 4500 ans dans la région mésopotamienne. De ce point de vue, nous n’avons que peu de recul et de certitudes sur les technologies de l’information des millénaires à venir!

C’est en Chine, au IIe siècle de notre ère, que le papier a été inventé. Utilisé de manière manuscrite durant des siècles, il voit son expansion assurée par l’invention de l’imprimerie dont une version contemporaine, avec des caractères de plombs, a été développée par Gutemberg en 1450. La culture, l’écriture, le papier et l’imprimerie évoluent donc ensemble, main dans la main.

L’émotion liée à l’écriture manuscrite

Prenons comme exemple symptomatique les agendas. Bien que l’agenda numérique permette un partage instantané, des rappels automatisés ou des modifications à l’infini, certaines personnes préfèrent encore leur bon vieil agenda en papier. Il est moins flexible, ses données ne sont sauvegardées nulle part ailleurs, mais pourtant ces adeptes ne pourraient pas s’en passer. En 2021.

La raison est certainement liée à l’émotion. Celle que l’on a lorsqu’on écrit. On se souvient du moment, de l’endroit, des odeurs. L’idée passe de l’immatériel au réel, du cerveau au papier. Si bien que souvent, l’information est mieux enregistrée dans la mémoire du planificateur « manuel » que « digital ». On appelle cela la mémoire kinesthésique, liée aux mouvements, aux cinq sens.

Les informations digitales

De la même manière, une information reçue de manière digitale sera toujours perçue différemment que cette même information sur papier. Les yeux rivés sur l’écran, grand ou petit, notre cerveau est bombardé de milliers de messages, alertes, accroches textuelles, visuelles, figées, animées, etc. Cette information est immatérielle, impalpable. Ce type de communication est très pratique et facile d’accès. Elle permet un dynamisme et une réactivité jusqu’à présent inégalée. Envoyer un message à travers la planète en quelques fractions de secondes, transmettre des résultats de recherches à la volée ou offrir des services automatisés en ligne… Tout cela est positif! Mais ce sont également des informations diluées dans un énorme flux continu. À la fin d’une journée de travail dernière votre ordinateur, certains mots ou certaines images vous auront touchés, certes. Mais ces quelques exceptions instantanées auront plus facilement tendance à s’évaporer avec le temps ou en prenant de la distance avec l’écran.

Le papier met les sens en éveil

Au contraire, un document réel, en papier par exemple, fera appel à tous vos sens. Qui vous l’a transmis? Ce peut être le facteur, votre collègue, une amie… de vraies personnes. Vous le prenez en mains. Vous constatez qu’il fait un certain poids, qu’il a une certaine taille, une texture, une certaine tenue. Votre odorat fait son travail en parallèle. Cela sent bon, mauvais, vous fait penser à quelqu’un ou à un endroit visité. Vos yeux remarquent également le travail rédactionnel et graphique. Ce peut être beau ou moche, grand ou petit, sombre ou lumineux (lire L’importance d’une bonne image d’entreprise). Cela peut vous faire penser à quelque chose d’autre, à un souvenir enfoui ou récent. Vous pouvez adhérer ou non à ce que vous comprenez du message. Est-il clair ou laisse-t-il place à l’imagination? Tout est possible. En quelques secondes, des centaines de connexions se font dans votre tête et tous vos sens sont en éveil.

Différents types de papiers

Les gammes de papiers ne manquent pas. Du recyclé au tout plastique, du cartonné à l’ultra-léger, tous les goûts sont dans la nature. Les différentes techniques de fabrications du papier pourront faire l’objet d’un article dédié tant les variantes sont nombreuses. On peut néanmoins séparer les papiers en deux grandes familles au touché: les papiers lisses et les papiers poreux. Les papiers couchés, au touché plutôt lisse et souvent brillant ou satiné, ont été très largement utilisés dans la publicité des années 2000. Ils sont actuellement souvent utilisés dans un grammage léger pour des supports publicitaires bon-marché, des magazines (papier glacé), mais aussi pour des rendus plus luxueux, dans la photographie ou l’architecture. En effet, la nature de ce type de papier permet à l’encre de rester en surface et donne un résultat bien contrasté, des noirs profonds et plus de détails.

À l’inverse, le papier « non couché » est plus poreux. C’est actuellement ce qu’on peut appeler du papier « normal », celui que vous utilisez dans votre imprimante. Son touché est plus naturel car on peut ressentir un certain grain sous ses doigts. D’autant plus que de multiples variantes plus ou moins lourdes ou granuleuses permettent de faire des choix en accord avec le sujet à promouvoir. Il est toujours possible de l’ennoblir avec un vernis sélectif brillant, qui pourrait mettre en avant une partie choisie du document: une photo, un logo, etc.

Papier nature et papier couché

Et l’écologie dans tout ça?

Depuis tout petit, on m’a appris que le papier était fabriqué avec des arbres. Il ne faut donc pas le gaspiller. Et c’est juste! Chez Fluide, le respect de l’environnement est une valeur forte. Pourtant, nous faisons produire des documents imprimés à longueur d’année… Ce n’est pas très logique!

Premièrement, toute activité humaine ou presque a un impact sur l’environnement. L’envoi d’e-mails ou l’utilisation des réseaux sociaux ne font pas exception. Ensuite, les fabricants de papier ont également évolué avec ces nouvelles demandes écologiques, notamment en respectant de nouvelles normes. Le label FSC est peut-être le plus connu. Il permet une régulation des ressources forestières en répondant à des besoins sociaux, économiques, écologiques, culturels et spirituels. Le label Ange Bleu valorise également certains papetiers qui ont une démarche de réduction des effets néfastes pour l’environnement. Les imprimeurs mettent également en avant les labels MyClimate, Imprim’Vert, ou de manière plus locale Carbon Fri.

De plus, la filiale de recyclage du papier permet aux fabricants d’utiliser toujours plus de vieux papiers pour créer des papiers naturels de qualité. Greenwashing ou non, un certain effort est consenti pour toujours améliorer l’impact du papier.

En définitive

Une communication réussie doit tout d’abord se démarquer. Un lettre qui ressemble à toute les factures ou sollicitations habituelles aura toutes les chances de finir à la poubelle avant d’avoir été réellement lue. Ce serait donc une forme de gaspillage d’agir de la sorte. Au contraire, un document différent, dans son format ou son aspect, touchera là où l’on ressent nos cinq sens et nos émotions. En définitive, n’est-ce pas ce qu’on recherche lorsqu’on souhaite communiquer un message?

Sources d’inspiration:

Image de Adrien Quartenoud
Adrien Quartenoud
Fondateur de Fluide Communication en 2010