18 octobre 2022Comments are off for this post.

L’importance du « Pourquoi ? »

D'un stade de maturité de l'enfant au développement personnel de l'adulte, le pourquoi est une question à la fois fourre-tout et essentielle. J'ai découvert qu'il était aussi primordial dans les relations humaines ou pour la bonne conduite d'une entreprise. Je partage donc avec vous ce concept découvert récemment.

Durant une période de son évolution, l'enfant découvre ce mot magique, le pourquoi. Il peut l'utiliser pour tout et reçoit en retour de nouvelles informations qu'il peut questionner à nouveau. On peut trouver la répétition de cette question puérile... Mais ne pourrait-on pas y voir une recherche saine et légitime de toute intention fondamentale? Nous nous sommes déjà posé certaines questions (lire les articles précédents: Pourquoi investir dans la comm?, Pourquoi continuer à utiliser du papier?, Podcast: quoi, comment, pourquoi?) mais tentons désormais de retrouver notre pourquoi initial.

Commencer par pourquoi

L'auteur et conférencier anglais Simon Sinek est mon inspiration du moment. Son livre "Commencer par pourquoi" a fait émerger en moi des questions fondamentales dont les réponses m'aident au quotidien. Je vous invite à le lire sans modération! Sa théorie du cercle d'or est la suivante. Chaque entreprise sait ce qu'elle fait. Certaines entreprises savent comment elles le font. Cependant peu d'entre elles savent pourquoi elle le font. Ce sont ces dernières qui nous inspirent. Elles partent d'un pourquoi fort pour en décliner leur comment, puis leur quoi, et non l'inverse!

Cercle d'or de Simon Sinek: Pourquoi > Comment > Quoi

Sinek compare ce cercle d'or au cerveau. Le pourquoi et le comment sont assimilés au système limbique, à l'intuition. Le quoi, quant à lui, est comparé au néocortex, à la réflexion et la faculté langagière. Ce constat révèle qu'intuition et langage sont distants. Cela explique pourquoi il est souvent difficile de mettre des mots sur une intuition, même si c'est elle qui nous guide. Il est en effet bien plus facile d'expliquer les avantages techniques ou concurrentiels d'un concept plutôt que sa raison d'être profonde (et "gagner de l'argent" n'est pas une raison d'être pertinente à ce stade).

Apple sait pourquoi

Apple sert d'exemple régulier au fil des pages. Une société comme Dell était comparable à Apple à une époque en terme de produits proposés (le quoi). Leurs histoires ont pourtant pris des parcours bien différents. Dell fabriquait des ordinateurs avant tout pour leur performance. Apple, quant à eux, défiaient le status quo, pensaient différemment. Ils ont d'ailleurs commencé par fabriquer des ordinateurs pour cette raison. Ils ont ajouté de l'interface (souris, fenêtres, etc.) là où un ordinateur n'était à l'époque qu'un amas de lignes de codes indigeste. Lorsque Dell a voulu se diversifier en fabriquant des téléviseurs, l'entreprise avait toutes les compétences et l'expertise pour le faire. L'ennui, c'est que son public avait associé cette marque à la performance des ordinateurs. Il n'a pas suivi, n'a pas eu confiance en Dell pour cette diversification.

Apple n'a pas inventé le baladeur mp3. D'autres entreprises l'ont fait bien avant eux et avaient toutes les compétences pour le faire bien. Cependant, connaissaient-elles leur pourquoi? Leur discours de vente tend à prouver la négative. Elles vantaient "2 Go de mémoire" ou "moins d'un centimètre d'épaisseur". Elles vantaient leur quoi et n'inspiraient l'intérêt que d'initiés et de technophiles. Au contraire, quand Apple a lancé l'iPod et iTunes, son discours étaient le suivant: "Mille chansons dans votre poche". Et voilà. En cinq mots, Apple décrit pourquoi ce produit est intéressant. Cette phrase est aussi une magnifique illustration du pourquoi de l'entreprise: penser différemment.

iPod. 1000 songs in your pocket.

Et pourquoi pas nous?

Tous ces exemples — et il y en a bien d'autres dans le livre — m'ont fait prendre conscience de l'essentiel. Avec les années, notre entreprise a bien intégré son quoi et a bien travaillé son comment. Nous avons de belles valeurs, qui nous guident au quotidien. Nous avons cependant perdu de vue notre pourquoi. Cette prise de conscience m'affecte en tant que fondateur de l'entreprise. C'est mon rôle de retrouver notre raison d'être et d'en tirer des enseignements, une guidance. Sans réinventer la roue, nous allons utiliser cette introspection pour continuer de partager notre savoir-faire. Nous allons simplement le faire sur une voie à la fois mieux définie et plus libre de ses mouvements.

Quant à la question que vous vous posez à la fin de cette lecture, je me dois d'y répondre. Pourquoi avoir écrit cet article? Parce que c'est un moyen pour moi de valoriser la sincérité et le respect, chers à mes yeux. Parce que je souhaite vous aider à découvrir vos propres valeurs et à les faire vivre. Parce que si ces quelques mots aident quelqu'un à trouver sa voie ou celle de son entreprise, j'aurai réussi quelque chose d'important.

Adrien Quartenoud


Références:

17 mai 2022Comments are off for this post.

Comment apparaître dans les premiers résultats Google?

L'utilisation de moteurs de recherche en ligne est un réflexe pour tout internaute. Avec plus de 90% de part de marché, Google suscite l'envie d'apparaître dans ses premiers résultats afin de gagner en visibilité et d'atteindre de nouveaux clients. Pourtant, la position privilégiée des publicités Google balaye bien souvent les efforts déployés pour apparaître gratuitement en haut de page. Faisons le point sur tout cela.

L'importance des premiers résultats

D'après une étude de 2019, 31.7% des visiteurs cliquent sur le premier résultat de recherche Google. C'est 10 fois plus que la dixième position. Les trois premiers résultats cumulent carrément 75.1% des clics! Dès lors, on comprend l'intérêt de se situer en haut de la première page. C'est une question de positionnement par rapport à son marché. Oui mais... Si tout le monde veut être sur ce podium, comment faire pour y parvenir et faire mieux que la concurrence?

Graphique des taux de clics par position dans les résultats Google.

Référencement naturel

Le référencement naturel ou organique est simplement le résultat de l'algorithme d'un moteur de recherche. La révolution de Google a été de prendre en compte l'importance d'une page en lien avec son contenu. Quand AltaVista se focalisait sur les mots, Google y ajoutait l'influence du reste du web. Le nombre et la qualité des liens vers une page déterminait sa notoriété. La réflexion était donc "si de nombreux humains ajoutent des liens vers une page, c'est qu'elle doit être intéressante!" Ces critères connus ont fait les beaux jours de quelques webmaster à la page. Ils ont donné naissance à une nouvelle discipline, le SEO (search engine optimization en anglais).

Optimisation du contenu pour Google

L'optimisation de site web pour les moteurs de recherche anticipe les critères de tri de l’algorithme pour améliorer sa position. Cependant, à chaque fois que les spécialistes SEO trouvent une faille en leur faveur, Google bonifie son algorithme. À tel point qu'il est maintenant difficile d'estimer avec précision les astuces à adopter pour viser le haut de la première page. Le principe fondateur que je garde en tête est le suivant. L'algorithme de Google se perfectionne sans cesse pour livrer des pages pertinentes qui intéressent le visiteur humain. Il s'agit donc ironiquement et simplement de créer des pages les plus claires et intéressantes possibles afin que Google estime qu'elles devraient apparaître dans les premiers résultats!

Quelques règles simples de référencement

Quelques règles devraient malgré tout être observées afin de mettre toutes les chances de son côté. Premièrement, la taille d'un contenu autour d'une thématique peut impacter son résultat. Par exemple, en recherchant "Produit X ou Y", un utilisateur aurait plus d'intérêt à lire une page dédiée à ce sujet plutôt qu'une page le citant brièvement parmi d'autres. Il recherche également de la pertinence. Il veut voir ses mots clés de manière évidente (titres ou textes en gras) pour s'assurer d'être au bon endroit.

L'essentiel est donc de se mettre à la place d'un visiteur lambda qui a un objectif défini par des mots-clés. Est-ce qu'il trouve des informations pertinentes, intéressantes ou rassurantes à propos du service à promouvoir? Est-ce que l'information est claire et bien hiérarchisée afin qu'il puisse décider s'il continue sa visite?

Les limites du référencement organique

Ce système d'optimisation du contenu connaît ses limites. En effet, les utilisateurs de moteurs de recherche sont de plus en plus aguerris. Certaines astuces de langage ou tournures de phrases sont rapidement identifiées comme des pièges à clics associées à des sites de mauvaise qualité. Et si plusieurs concurrents se battent sur le même terrain, la lutte peut être très énergivore. Cette lutte peut laisser des traces de contenus non pertinents sur un site web, pour plaire à l'algorithme. De surcroit, les premiers résultats naturels sont souvent relayés à la quatrième position pour laisser les plus belles places aux annonces payantes...

Les campagnes Google Ads

Google propose effectivement de placer des annonces dans les premiers résultats de recherche. C'est même son modèle d'affaire principal. La création d'une campagne Google Ads est assez simple. Il suffit de définir les critères principaux suivants:

  • Budget quotidien
  • Zone géographique
  • Mots clés par groupe d'annonces
  • Pages de destination
  • Textes et images des annonces

Et voilà! Une campagne est créée en quelques minutes. Cela peut suffire pour un niveau d'exigence bas. Plus on souhaite de l'efficacité dans sa campagne, plus il est nécessaire de consacrer du temps à son évolution et son optimisation. Dans le but de diminuer les coûts ou d'augmenter la performance, il est conseillé de faire des essais, d'analyser les résultats Google et de faire les modifications nécessaires de manière itérative. Ainsi, qu'on le fasse soi-même ou qu'on le délègue à une agence de communication, un certain coût est à prévoir pour la création détaillée de la campagne, mais aussi pour sa maintenance tout au long de sa durée.

Combien coûte la publicité sur Google?

Il y a de multiples paramètres qui influencent le coût d'une publicité Google Ads. L'avantage du système est toutefois de pouvoir définir un budget à ne pas dépasser. C'est rassurant sur le fond, mais cela n'apporte aucune garantie de résultat. Finalement, ce sont surtout les informations du coût par clic, par mille vues ou par conversion (selon des objectifs à paramétrer) qui définissent si une campagne répond à son but initial. L'influence de concurrents sur les mêmes mots-clés ou dans la même région, mais aussi les habitudes de recherche de l'utilisateur peuvent faire varier les coûts de manière folle et de manière opaque.

Globalement, on peut estimer qu'un taux de clic d'environ 15% est un bon score et qu'un clic peut coûter entre 50 centimes et 2 francs suisses. Un budget quotidien de 5.- (+ la gestion) est donc un minimum pour des résultats sensibles.

En définitive

Au final, tout est possible pour être présent en haut d'une page de recherche Google. Le SEO permet d'établir une bonne base pour le référencement naturel ainsi qu'une structuration pertinente du contenu d'un site. La publicité Google Ads permet quant-à-elle de cibler son action plus précisément et avec de meilleures statistiques. Si le référencement naturel seul peut être une solution pour des organisations sans budget, il reste dans une certaine mesure nécessaire pour optimiser l'efficacité de ses annonces payantes.

N'hésitez pas à faire appel à Fluide Communication pour votre campagne de publicité Google Ads. Nous saurons nous adapter à votre budget et vous apporter les statistiques nécessaires à une bonne vision d'ensemble!

Adrien Quartenoud


Sources et inspirations:

15 février 2022Comments are off for this post.

Pourquoi investir dans la comm?

En temps de crise, chaque entreprise se pose des questions sur sa survie, sa faculté à s'adapter à de nouveaux paramètres, à innover. Vient alors cette inévitable hiérarchisation des besoins. La communication est-elle vraiment un besoin de première nécessité? En réalité, crise ou pas crise, les enjeux sont les mêmes. Mais pourquoi investir dans la comm?

Établir un plan de communication est l'un des meilleurs moyens d'assurer le développement d'une entreprise, TPE ou PME. Toutefois, même si la plupart des responsables en ont conscience, rares sont celles et ceux qui investissent dans la communication de leur organisation. La crainte du coût et le manque de temps et d'envie sont souvent des critères rédhibitoires. Cependant, toute entreprise qui désire se faire un nom dans son domaine devrait avoir une stratégie de communication avec les moyens nécessaires à sa mise en place.

Le chemin naturel d'une entreprise

Dans la plupart des organisations actuelles, c'est l'envie d'entreprendre qui marque le début du chemin naturel d'une entreprise. Vient ensuite la production de l'idée, puis l'organisation de sa commercialisation, et enfin ce qui compose l'esprit d'entreprise. Dans cet ordre, toutes les fonctions productives et exécutives sont priorisées. On pense d'abord à faire, car le produit ou service vendu fournit un apport financier vital. L'écosystème des ces organisations est donc souvent focalisé sur la production, soutenue par les domaines logistiques et administratifs... Qu'en est-il des valeurs de l'entreprise, de l'image de marque et de la communication? « On verra ça plus tard », « on n'a pas les moyens », « on n'a pas le temps », etc. Le questionnement du marketing — du positionnement sur le marché — et donc de la communication arrive souvent bien tard dans le cycle de vie d'une organisation classique.

Et si l'on envisageait l'entrepreneuriat sous l'angle opposé? La théorie du chemin optimal (rôles PAEI) abonde dans ce sens. En résumé, cette vision très collaborative propose de commencer une activité par l'émotionnel: les liens qui nous unissent, les valeurs, l'intention profonde. Ceci constitue un terreau fertile à l'émergence d'idées entrepreneuriales, que l'on pense et organise sainement avant de passer à la production. Dans cette façon de concevoir une activité, l'identité d'entreprise se retrouve au centre de l'équation. C'est un repère stable, autant pour les personnes dirigeantes et les collaborateurs que pour les potentiels clients.

La communication n'est pas palpable

Contrairement à la production, la communication peut paraître abstraite. On comprend assurément l'intérêt d'investir dans une machine qui façonnera un produit ou dans un lieu de vente directe. Il est en revanche plus difficile de voir un lien de cause à effet entre l'optimisation d'une identité de marque et la courbe des ventes. En effet, la rentabilité des actions de communication n’est ni matérielle, ni quantifiable, ou uniquement dans une certaine mesure. Une entreprise limitée par ses finances privilégiera donc naturellement les coûts de première nécessité pour satisfaire ses besoins de subsistance. Pourtant, la question suivante paraît importante à se poser: « Puis-je vendre un produit ou service sans le faire connaître? »

Une stratégie de communication claire pour son entreprise peut paraître coûteuse. Réalisée en interne, elle occupe l'esprit et il faut y consacrer passablement d'énergie pour arriver à un résultat satisfaisant. En externe, c'est le budget de l'agence de communication qui risque de peser dans la balance. Mais si la communication est souvent considérée comme un luxe, elle reste le seul moyen de se faire connaître, d’augmenter sa visibilité et d’accroître sa notoriété. En cela, la communication est l’un des piliers nécessaires à la rentabilité, et ce, dès le début d'une activité. Il est donc primordial d'y penser dès le lancement d'un projet et d'envisager la communication comme un investissement sur le long terme, qui apporte de nombreux avantages.

Les avantages à investir dans la comm

L'entreprise est un système complexe dans lequel chaque secteur a son importance. La communication fait partie des éléments clés de réussite, car chaque marque a besoin d'être attractive auprès de ses clients et prospects. Communiquer, c’est se faire connaître, intéresser, interpeller, créer du lien et déclencher de nouveaux contacts. Mettre en place un plan de communication efficace permet de bénéficier d’une multitude d’avantages, dont voici les trois principaux, selon nous.

  1. Assurer la promotion de ses produits ou services auprès du bon public cible en se rendant visible.
  2. Se démarquer de la concurrence avec une identité claire et unique.
  3. Prendre soin de son image pour rassurer le prospect. (Voir l'article L'importance d'une bonne image d'entreprise)

Communication, prix et qualité du produit sont les leviers principaux de l'acte d'achat. De plus, le design pèserait pour 94% dans l'établissement d'un premier avis. Et l'on sait combien la première impression est importante pour se forger une opinion.

Tout acte de communication offre forcément un retour sur investissement positif. 1 vaut mieux que 0. Pour parvenir à développer sa visibilité, sa notoriété et son chiffre d'affaires, la bonne stratégie et les bons outils de communication doivent être adoptés. Mais avant d’agir, il convient de réfléchir, planifier et structurer sa démarche.

À chacun son métier

De manière générale les entrepreneurs sont polyvalents, touche-à-tout. En y consacrant du temps, de l'énergie et avec de la volonté, tout un chacun pourrait réaliser une stratégie innovante ou un visuel pertinent. Il faut d'abord savoir à qui s’adresser, pourquoi et comment, pour définir un budget à investir dans la communication de son entreprise (lire aussi L'importance du "Pourquoi?"). Il y a une ribambelle d'options, possibilités et solutions à choisir. Mais bien souvent, le manque de temps, d'envie ou de connaissances met un gros frein au développement de sa communication. Il est parfois sage de prendre conscience de ses limites. Et quoi de mieux qu'un regard professionnel expert dans le domaine pour s'orienter? Une agence de communication comme Fluide peut aider à s'y retrouver dans le choix des messages, des visuels, des supports afin d’atteindre les objectifs souhaités. En communiquant de façon efficace, avec une image professionnelle et durable, il est possible de mettre toutes les chances de son côté.

Adrien Quartenoud


Sources et inspirations:

4 novembre 2021Comments are off for this post.

Lumière sur l’affichage des campagnes politiques

À l'arrivée de l'élection cantonale fribourgeoise du 7 novembre 2021, nous voyons pousser comme des champignons les affiches aux bords des routes. La politique est en effet une affaire d'utilité publique et diffère en ce sens des campagnes publicitaires commerciales. Décryptage des différentes façons de promouvoir des candidats ou des partis.

Omniprésence des affiches de campagnes politiques

Alors que cet espace est interdit aux publicités commerciales, pour quelle raison permet-on à des institutions politiques d'afficher de la publicité aux bords des routes? Selon l’article 96 alinéa 1 de l’ordonnance sur la signalisation routière, la publicité ne doit en aucun cas gêner la visibilité ou l'attention des automobilistes. Les différents partis semblent respecter cette réglementation. Ils sont d'ailleurs contrôlés par les communes, le service cantonal des ponts et chaussées ainsi que la police cantonale.

D'aucuns sont contre la publicité en général dans l'espace public, comme certains activistes pour le climat et la décroissance. Une étude réalisée par Arnaud Prêtre en 2007 a estimé que nous recevons en moyenne 15'000 stimuli publicitaires en une seule journée. Cela va du spot publicitaire à la marque d'un vêtement, d'une annonce au logo d'un objet du quotidien. Ce chiffre est dingue, mais paraît concevable. Si l'on considère chaque tentative marketing d'encrer une marque dans les mémoires, le compte grimpe terriblement vite.

De ce point de vue, avait-on besoin de voir encore des affiches supplémentaires avec des visages connus ou encore inconnus? Il s'agit là de communication politique, donc destiné à informer la population de ses possibilités. Contrairement à un produit à vendre, l'élection aura une issue qui devra être représentative de l'avis du peuple. Quel que soit le nombre de personnes influencées, le but est de transmettre une information. Ce système de communication publicitaire est idéologique et non commercial. Là est toute la différence.

Analyse des affiches des différents partis

Maintenant que le décor est posé, regardons ce que les différents partis proposent en terme de communication visuelle. Sans rien divulgâcher, il y a du bon et du moins bon. La qualité des publications diffère, mais aussi la simple présence visuelle. Je vais essayer de mettre de côté des opinions politiques et d'analyser de la manière la plus franche possible la communication des différents partis pour la course au Conseil d'État. Malheureusement, les images d'affiches du Parti Chrétien Social et des Vert'libéraux ont été trop difficiles à trouver en ligne. Je n'en parlerai donc pas.

Liste 1, Le Centre

Le Centre affiche fièrement sa nouvelle identité. Basée à la fois sur la couleur orange et sur la courbe, elle donne l'avantage d'identifier clairement le parti sur tous les supports de campagne. L'accent de cette communication est mis sur les photos des candidats. En effet, la partie textuelle ne représente qu'un quart du support et les textes ainsi regroupés sont plutôt longs et non-hiérarchisés. Le slogan "La nouvelle force", mais aussi les noms des candidats sont traités comme légende et non comme accroche.

Les photos représentent l'essentiel de cette communication. Chaque candidat et candidate a été traité de manière séparée et leur présence côté-à-côte est artificielle. On ne décèle aucune connivence et très peu de liens entre eux. Ils n’expriment pas la même émotion. La candidate Menoud-Baldi a l'avantage de la couleur et de sa position centrale.

Liste 2, le Parti Socialiste

Le parti socialiste affiche une structure bien différente, mais avec une finalité assez similaire. L'image prend également logiquement une large part dans cette communication. Contrairement à l'exemple précédent, le slogan "Agir ensemble pour Fribourg" est mis en avant. Il chapeaute le support avec un caractère capital fort (voir L'influence de la police de caractères). La position de chaque nom permet une association claire avec les visages correspondants. Le rouge identitaire du PS se fait ici plutôt discret, les candidates et candidats, sortants en tête, occupent le devant de la scène.

Les photos sont à nouveau traitées de manière très artificielle. Un découpage de chaque silhouette et un montage permet de donner l'illusion d'une unité. Cependant le décalage entre le slogan prônant un "ensemble" et des images individuelles se fait ressentir. De plus, le fond flou totalement artificiel dessert à la fois le lien à la région et place les candidats dans une réalité alternative.

Liste 3, le Parti Libéral Radical

Le Parti Libéral-Radical met quant à lui beaucoup plus d'importance sur le nom de famille des candidats. On voit ici l'avantage de communiquer sur deux plutôt que trois personnes. Il y a de l'espace, les informations sont clairement hiérarchisées. À l'instar des premières listes analysées, les photos sont prises séparément et assemblées durant la mise en page. Cependant la qualité de la prise de vue et de la composition rend ce côté artificiel complétement assumé, harmonieux et homogène sur différents supports.

Le candidat sortant laisse le premier plan à son collègue. Ils sont habillés d'une manière identique, ce qui laisse place à leurs visages comme unique élément de différenciation. Les noms des candidats sont un atout pour leur communication commune. En effet, même si le nombre de caractère diffère légèrement, l'agencement du texte avec plus d'inter-lettrage pour le nom "Collaud" met les deux candidats sur un pied d'égalité dans un ensemble solide.

Liste 5, l'Union Démocratique du Centre

La communication de l'UDC est tout-à-fait singulière. Ici, nous voyons les valeurs du parti ainsi que son logo mis en premier plan. Les quatre candidats occupent environ deux tiers du support. Les photos prises sur fond noir et agencées côté-à-côté permettent une belle unité. L'uniformisation des costumes et types de visages des candidats masculins mettent en avant leur collègue féminine.

On constate ici une mise en avant plus marquée du numéro de la liste. Couplé à l'unité du fond noir et de la fusion visuelle des candidats, on comprend alors une volonté très claire de mettre l'accent sur le parti, ses valeurs et l'intention de faire voter une liste compacte.

Liste 7, Les Vert·e·s

Seule candidate au Conseil d'État pour les Vert·e·s, Sylvie Bonvin-Sansonnens peut ainsi concentrer son image et en dire un peu plus à propos de ses idées. Au lieu d'une simple photo portrait comme l'on fait les partis avec plusieurs candidats, elle se met en scène dans un milieu naturel, sur le terrain. Elle tient en main une motte de terre avec une pousse de chêne. Cette position semble plutôt artificielle, mais la présence de son nom en gros caractères donne une belle cohérence à la composition.

Visuellement et symboliquement, cette candidate montre qu'elle est prête à se relever les manches pour ses valeurs. Elle se montre au naturel en prenant sa place et en laissant largement assez pour son "environnement".

Liste 8, le Parti des Artistes

Claudio Rugo du Parti des Artistes profite lui aussi de l'espace complet du support pour exprimer un peu plus de créativité. Il se met en scène en tant que singe de la sagesse, représentant celui qui ne "dit pas le mal". Comparé aux autres, cela pourrait être également considéré comme un pied de nez aux partis présentant plusieurs candidats, les assimilant à des singes.

Textuellement, le message est on ne peut plus clair: un nom de candidat, un nom de parti. L'aspect visuel met en avant le côté artistique du candidat avec plusieurs couleurs et une référence claire au pop art. L'ensemble peut être lu à plusieurs niveaux, y compris celui de l'ironie.

Liste 9, le parti Démocratie Directe Spiritualités et Nature

Le parti Démocratie Directe Spiritualités et Nature présente sa candidate de manière un peu plus old school. La multiplication des types, tailles et graisses de caractères, la disposition hasardeuse des éléments et la photo de qualité amateure ne laissent que peu de place à une prise au sérieux. L'accent est mis ici sur la liste, dont le texte prend une part prépondérante. Ce choix de hiérarchisation de l'information, mettant la candidate en retrait, est assez logique en regard des valeurs exprimées sur d'autres supports.

On remarque ici l'importance d'une bonne image pour donner de la confiance et stimuler l'intérêt. J'imagine que ce parti émergent a moins de moyens que les partis traditionnels et je salue l'effort fourni et la prise de risques.

En définitive

Grâce à leurs communications visuelles, chaque parti a l'occasion d'exprimer son identité et se démarquer. Les partis historiques ont sans aucun doute plus de moyens que les émergents, mais nous pouvons remarquer que malgré la force financière, certaines erreurs ou inattentions peuvent faire dévier l'image perçue et les valeurs profondes.

Adrien Quartenoud


Sources:

21 octobre 2021Comments are off for this post.

Pourquoi continuer à utiliser du papier?

Nous vivons dans une société de plus en plus digitale. Du trading à l'agriculture, tous les métiers ont leur lot de numérique, de robotisation. De plus, le papier, c'est en quelques sortes des arbres morts. Ce n'est pas écologique. Mais alors pourquoi continuer à utiliser du papier?

Le stockage d'informations sur papier

Bien qu'omniprésent dans nos vies, le stockage de données numérique est une invention humaine récente. Elle date en effet de l’avènement de l'informatique grand public dans les années 1980. Au regard de l'humanité, cette technologie est donc toute nouvelle. Au contraire, les premières graphies font leur apparition environ 30'000 ans avant Jésus-Christ. La plus vieille œuvre littéraire recensée date de 4500 ans dans la région mésopotamienne. De ce point de vue, nous n'avons que peu de recul et de certitudes sur les technologies de l'information des millénaires à venir!

C'est en Chine, au IIe siècle de notre ère, que le papier a été inventé. Utilisé de manière manuscrite durant des siècles, il voit son expansion assurée par l'invention de l'imprimerie dont une version contemporaine, avec des caractères de plombs, a été développée par Gutemberg en 1450. La culture, l'écriture, le papier et l'imprimerie évoluent donc ensemble, main dans la main.

L'émotion liée à l'écriture manuscrite

Prenons comme exemple symptomatique les agendas. Bien que l'agenda numérique permette un partage instantané, des rappels automatisés ou des modifications à l'infini, certaines personnes préfèrent encore leur bon vieil agenda en papier. Il est moins flexible, ses données ne sont sauvegardées nulle part ailleurs, mais pourtant ces adeptes ne pourraient pas s'en passer. En 2021.

La raison est certainement liée à l'émotion. Celle que l'on a lorsqu'on écrit. On se souvient du moment, de l'endroit, des odeurs. L'idée passe de l'immatériel au réel, du cerveau au papier. Si bien que souvent, l'information est mieux enregistrée dans la mémoire du planificateur "manuel" que "digital". On appelle cela la mémoire kinesthésique, liée aux mouvements, aux cinq sens.

Les informations digitales

De la même manière, une information reçue de manière digitale sera toujours perçue différemment que cette même information sur papier. Les yeux rivés sur l'écran, grand ou petit, notre cerveau est bombardé de milliers de messages, alertes, accroches textuelles, visuelles, figées, animées, etc. Cette information est immatérielle, impalpable. Ce type de communication est très pratique et facile d'accès. Elle permet un dynamisme et une réactivité jusqu'à présent inégalée. Envoyer un message à travers la planète en quelques fractions de secondes, transmettre des résultats de recherches à la volée ou offrir des services automatisés en ligne... Tout cela est positif! Mais ce sont également des informations diluées dans un énorme flux continu. À la fin d'une journée de travail dernière votre ordinateur, certains mots ou certaines images vous auront touchés, certes. Mais ces quelques exceptions instantanées auront plus facilement tendance à s'évaporer avec le temps ou en prenant de la distance avec l'écran.

Le papier met les sens en éveil

Au contraire, un document réel, en papier par exemple, fera appel à tous vos sens. Qui vous l'a transmis? Ce peut être le facteur, votre collègue, une amie... de vraies personnes. Vous le prenez en mains. Vous constatez qu'il fait un certain poids, qu'il a une certaine taille, une texture, une certaine tenue. Votre odorat fait son travail en parallèle. Cela sent bon, mauvais, vous fait penser à quelqu'un ou à un endroit visité. Vos yeux remarquent également le travail rédactionnel et graphique. Ce peut être beau ou moche, grand ou petit, sombre ou lumineux (lire L'importance d'une bonne image d'entreprise). Cela peut vous faire penser à quelque chose d'autre, à un souvenir enfoui ou récent. Vous pouvez adhérer ou non à ce que vous comprenez du message. Est-il clair ou laisse-t-il place à l'imagination? Tout est possible. En quelques secondes, des centaines de connexions se font dans votre tête et tous vos sens sont en éveil.

Différents types de papiers

Les gammes de papiers ne manquent pas. Du recyclé au tout plastique, du cartonné à l'ultra-léger, tous les goûts sont dans la nature. Les différentes techniques de fabrications du papier pourront faire l'objet d'un article dédié tant les variantes sont nombreuses. On peut néanmoins séparer les papiers en deux grandes familles au touché: les papiers lisses et les papiers poreux. Les papiers couchés, au touché plutôt lisse et souvent brillant ou satiné, ont été très largement utilisés dans la publicité des années 2000. Ils sont actuellement souvent utilisés dans un grammage léger pour des supports publicitaires bon-marché, des magazines (papier glacé), mais aussi pour des rendus plus luxueux, dans la photographie ou l'architecture. En effet, la nature de ce type de papier permet à l'encre de rester en surface et donne un résultat bien contrasté, des noirs profonds et plus de détails.

À l'inverse, le papier "non couché" est plus poreux. C'est actuellement ce qu'on peut appeler du papier "normal", celui que vous utilisez dans votre imprimante. Son touché est plus naturel car on peut ressentir un certain grain sous ses doigts. D'autant plus que de multiples variantes plus ou moins lourdes ou granuleuses permettent de faire des choix en accord avec le sujet à promouvoir. Il est toujours possible de l'ennoblir avec un vernis sélectif brillant, qui pourrait mettre en avant une partie choisie du document: une photo, un logo, etc.

Papier nature et papier couché

Et l'écologie dans tout ça?

Depuis tout petit, on m'a appris que le papier était fabriqué avec des arbres. Il ne faut donc pas le gaspiller. Et c'est juste! Chez Fluide, le respect de l'environnement est une valeur forte. Pourtant, nous faisons produire des documents imprimés à longueur d'année... Ce n'est pas très logique!

Premièrement, toute activité humaine ou presque a un impact sur l'environnement. L'envoi d'e-mails ou l'utilisation des réseaux sociaux ne font pas exception. Ensuite, les fabricants de papier ont également évolué avec ces nouvelles demandes écologiques, notamment en respectant de nouvelles normes. Le label FSC est peut-être le plus connu. Il permet une régulation des ressources forestières en répondant à des besoins sociaux, économiques, écologiques, culturels et spirituels. Le label Ange Bleu valorise également certains papetiers qui ont une démarche de réduction des effets néfastes pour l'environnement. Les imprimeurs mettent également en avant les labels MyClimate, Imprim'Vert, ou de manière plus locale Carbon Fri.

De plus, la filiale de recyclage du papier permet aux fabricants d'utiliser toujours plus de vieux papiers pour créer des papiers naturels de qualité. Greenwashing ou non, un certain effort est consenti pour toujours améliorer l'impact du papier.

En définitive

Une communication réussie doit tout d'abord se démarquer. Un lettre qui ressemble à toute les factures ou sollicitations habituelles aura toutes les chances de finir à la poubelle avant d'avoir été réellement lue. Ce serait donc une forme de gaspillage d'agir de la sorte. Au contraire, un document différent, dans son format ou son aspect, touchera là où l'on ressent nos cinq sens et nos émotions. En définitive, n'est-ce pas ce qu'on recherche lorsqu'on souhaite communiquer un message?

Adrien Quartenoud


Sources d'inspiration:

14 octobre 2021Comments are off for this post.

Les prix au forfait dans la création

Dans de nouvelles relations commerciales ou pour des mandats clairs à période définie, il est courant de parler chiffre en forfait. Les forfaits permettent au client de savoir où il va et mettent la pression uniquement sur le prestataire, qui prend des risques basés sur son expérience.

Le forfait dans une boule de cristal

Le forfait est une façon claire de définir le périmètre financier d'un projet. Il s'agit de se mettre d'accord sur un service à réaliser et du prix qu'il coûtera. Avant même de commencer à produire, le prestataire doit donc prévoir tous les cas possibles pour s'en sortir économiquement.

Lorsque nous préparons un forfait, nous nous référons aux travaux passés. Combien d'énergie avons-nous mis dans un projet similaire? Quelles étapes seront nécessaires à la bonne conduite du dossier? Qui devra passer quel temps sur quelle partie? Le résultat sera donc statistiquement bien calculé dans la plupart des cas. L'article "Quels sont les tarifs des graphistes en Suisse?" explique d'ailleurs en détail la répartition des coûts dans le domaine créatif. Cependant, les réponses à ce genre de questions restent subjectives. Personne ne peut prédire l'avenir avec certitude et de nombreux paramètres sont intangibles.

La créativité ne se commande pas

Dans un processus de création, c'est souvent le facteur humain qui déjoue les pronostics. En effet, si l'on peut — plus ou moins — prévoir qu'une machine met 3 minutes à effectuer une opération, il en va tout autrement lorsqu'on crée quelque chose qui n'existait pas auparavant. D'autant plus pour un service sur mesure de création. Peut-être un matin, l'ambiance n'est pas inspirante. Peut-être le sera-elle durant la nuit, ou en faisant son jogging, loin du bureau? Personne ne peut le prévoir, même après des années d'expérience.

Ce que l'on peut faire, c'est s'accorder et discuter entre professionnels. Plusieurs cerveaux valent mieux qu'un!

L'impact de l'implication du client

D'autre part, chaque client a aussi sa personnalité et sa façon de suivre un projet. Il nous arrive de travailler avec des personnes qui nous font totalement confiance sans remettre la moindre virgule en question. Ces clients nous mandatent pour notre expertise et pour se décharger de certaines pressions de décision. Ce genre de relations d'affaires peut être déroutant de prime abord. Mais la personne en charge du projet se sent valorisée. Aussi, elle mettra du cœur à l'ouvrage pour confirmer au client qu'il avait raison de nous accorder sa confiance.

Bien entendu, d'autres clients sont à l'inverse très control freak et n'utilisent pas notre service pour ce qu'il est. Nous devenons alors un outil qui réalise une envie pour quelqu'un qui aurait préféré le faire lui-même, s'il en avait les compétences techniques. Il en va donc de demandes de modifications en demandes de modifications, qui parfois se contredisent et donc qui font perdre du temps et de l'énergie à tous.

Si nous concevons des stratégies de communications, il nous arrive aussi de ne réaliser qu'une partie de la communication d'une entreprise. Dans ces cas-là, c'est souvent le client lui-même qui vient à nous avec une idée en tête (logo, envoi postal, flyer, annonce, affiche, etc.) Nous arrivons à l'étape de la réalisation du projet durant laquelle les choses doivent être sur les rails. Dans ces cas, les clients organisés transmettent les données à temps et dans la forme convenue. Ils aident de ce fait le projet à se dérouler dans le temps prévu et de manière fluide.

Bien, vite et pas cher

La personne qui souhaite réaliser un travail de qualité rapidement et pas trop cher, c'est malheureusement notre quotidien. Pourtant, et c'est bien connu, ces trois concepts (qualitatif, rapide et bon marché) ne peuvent pas cohabiter. En effet, un client A qui veut de la bonne qualité à bon marché doit être prêt à passer après ceux qui ont plus de moyens. Il doit donc prendre son mal en patience pour atteindre son but ("Lent"). Le client B qui veut que son projet soit réalisé rapidement sans budget doit quant-à-lui comprendre que la qualité sera nécessairement perfectible ("Mauvais"). Enfin, le client C, lui, veut une réalisation de qualité dans un temps court. Il doit donc se préparer à utiliser un grand budget pour compenser les éventuelles heures supplémentaires ou stress généré par cette situation ("Cher").

Diagramme Qualitatif, Rapide, Bon marché avec leurs associations: cher, lent et mauvais.

Alternatives au forfait

Pour pallier à ces imprévus liés aux forfaits, il existe plusieurs pistes. Avec les clients très réguliers, plutôt que de discuter de chaque prix avant la réalisation d'un travail, nous fonctionnons sur la base de la confiance. Le travail demandé est réalisé. Les heures sont comptées puis facturées à intervalles définies. C'est simple et sûr pour tout le monde. Le bémol se situe au niveau de la méconnaissance du métier. En effet, une demande peut paraître simple pour le client alors qu'elle prendra des jours à réaliser. Dans tous les cas, une bonne communication est nécessaire pour que chacun s'y retrouve!

Ce que nous cherchons à faire de plus en plus, c'est de détailler le contenu du forfait et d'y ajouter des possibilités d'extensions. Le but est de faire avancer les projets en toute connaissance de cause. En effet, si nous avions prévu une phase de corrections dans le budget, il n'est pas rare que le contenu ou le principe même du document change en cours de route. Nous sortons alors de l'accord initial. Les phases de corrections supplémentaires sont donc facturées en plus, sans surprise.

En définitive

Comme dans bon nombre de relations, c'est la communication entre les intervenants qui détermine la bonne conduite d'un projet sur le plan économique. Si tout est clair et limpide avant de commencer, c'est une bonne base! Si les choses prennent une tournure imprévue, là encore la communication inter-personnelle est nécessaire pour informer et recevoir l'accord de continuer.

Dans ce domaine comme dans bien d'autres, nous avons une énorme marge de progression. Le but final est toujours le même, satisfaire nos clients en gagnant notre vie, le tout dans une bonne énergie!

Adrien Quartenoud


Sources:

23 septembre 2021Comments are off for this post.

Le pouvoir des tensions

Avec le travail à distance, pas toujours facile de garder le contact avec ses collègues, de garder un bon flux de collaboration. Aussi, chez Fluide, nous réalisons régulièrement un "tour des tensions". Cet outil appris de mon ami Nicolas B. nous aide régulièrement à faire avancer les choses, que ce soit pour la productivité ou le relationnel. En effet, nous avons pris l'habitude de baser nos réunions d'équipe sur cet outil. Qu'est-ce donc, et comment nous le pratiquons?

Qu'est-ce qu'une tension?

Malgré la croyance populaire, une tensions n'est pas forcément négative. C'est une force qui pousse vers le changement. Par exemple, la gravité est une forme de tension qui attire les masses vers le centre de la terre. La pression atmosphérique est une tension qui provoque du vent, fait bouger les nuages. La tension d'un élastique abouti à une rupture ou un relâchement. S'il y a tension, donc, c'est que quelque chose n'est pas à sa place.

Les tensions exprimées peuvent faire appel à diverses émotions. On peut être en tension de manière joyeuse, en disant qu'on est terriblement motivé pour tel projet. On peut être triste à propos de telle situation. On peut exprimer un raz-le-bol face à telle personne. On peut exprimer sa peur de ne pas atteindre tel objectif. La sérénité est peut-être l'exception qui confirme la règle. Car les tensions devraient être très discrètes si l'on est serein.

Dans une idée de cohésion, il est aussi plus intéressant de parler de tensions en lien avec le groupe. Dès lors que la tension ressentie m'empêche d'être à ma place ou de faire ce qui est attendu de moi, elle peut être exprimée.

Le tour des tensions, premières phases

Le processus que nous appliquons s'articule en trois temps. Nous sommes en cercle, autour d'une table ou en séance debout. Nous faisons d'abord un tour pour que chacun réponde à la question "Est-ce que j'ai une tension?" par un simple "oui" ou un simple "non". Rien de plus. Cette étape permet d'engager chaque personne ayant dit "oui" dans une prise de parole future et chaque personne ayant dit "non" dans une écoute active.

Au deuxième tour, l'un après l'autre, chaque "tendu" exprime sa tension. Le groupe peut au besoin demander des précision, mais ne cherche pas encore de réponse. On écoute, on cherche à comprendre, on soutient s'il le faut. Les tensions peuvent s'exprimer de plusieurs manières. On peut simplement le dire en une phrase courte, car tout est clair dans notre tête. On peut également prendre deux ou trois minutes pour expliquer plus largement le pourquoi du comment.

Le fait d'attendre la fin du tour sans réaction salvatrice ou confrontante est une façon d'écouter pleinement chaque intervenant. En effet, il est possible que des tensions se contredisent au sein d'un groupe. Aussi, il serait contre-productif d'en résoudre une si cette résolution accentue la suivante!

Résolution et apaisement des tensions

Au troisième tour, on reprend les tensions exprimées et on propose des pistes de solutions. Le "tendu" est au centre de l'attention. En effet, lui seul peut dire si une des idées proposées lui permettrait de résoudre sa tension. De temps en temps, le simple fait de le dire à voix haute permet de l'apaiser. Mais il en faut souvent un peu plus! Ainsi, en groupe, nous trouvons des solutions à des problèmes brûlants.

Voici quelques exemples:

  • Tension: "J'ai une trop grosse masse de travail en ce moment". Résolution: Mieux répartir la charge de travail entre chacun.
  • Tension: "Je suis bloqué dans mon travail à cause d'un souci technique". Résolution: Mobiliser des forces pour résoudre la technique.
  • Tension: "Je ne me sens pas assez en confiance pour réaliser une tâche demandée". Résolution: Échanger sa tâche avec quelqu'un qui se sent plus à l'aise.
  • Tension: "Ma fille est malade et je ne parviens pas à avoir les idées claires". Résolution: Le simple fait de le partager avec le groupe peut être suffisant.

C'est aussi simple que cela. Les tensions peuvent être plus ou moins sévères selon les participants ou selon la période. La vie de groupe n'est pas toujours un long fleuve tranquille!

L'interprétation fluide des tensions

Bien entendu, nous appliquons notre interprétation d'une méthode utilisée dans d'autres structures, d'autres contextes. Cette interprétation est libre à chacun. Elle est même vivante, car le groupe a également le pouvoir de changer les règles. Avec un peu d'habitude, cette phase de nos réunions d'équipe nous a permis de laisser de l'espace pour les petits et gros bobos. Elle a permis d'apaiser des situations tendues dont tous n'avaient pas forcément conscience. Elle a permis de partager des émotions réelles qu'on a tendance à oublier lorsqu'on travaille des heures durant derrière un écran d'ordinateur.

Par ces lignes, je voudrais remercier Nicolas B. de m'avoir ouvert les yeux sur de nouvelles manières d'être et d'agir en groupe. Je souhaite également remercier mes collègues, de longue date ou de passage, qui acceptent d'expérimenter de nouvelles choses, alors même que chacun imagine ses tâche s'accumuler lorsqu'il sont loin de leur place de travail... Et merci à vous de m'avoir lu jusqu'ici dans ce sujet qui a plus trait à la communication inter-personnelle que la communication institutionnelle!

Adrien Quartenoud


Photo de Ingo Joseph provenant de Pexels.